Ruine aaronide voudriez-vous croisez ?
Montez dans ma felouque, je vais vous emmener…
Nulle angoisse, ma belle, il faut vous apaiser :
Nous voguerons entre deux rives bétonnées.
Puis nous irons en Grèce en son temple admirer
Zeus et son corps d'athlète. Suivez le batelier
Le Parthénon avec sa silhouette ajourée,
Aérienne, vous plaît ? Montez dans mon voilier.
Traversons l’océan au bord de mon trois mâts.
Le bruit de la tempête va vous abasourdir
Mais peut-être aurez-vous quelques maux d’estomac
Avalanche d’écume… Vous allez me maudire.
Quand la crête de vagues va soudain s’araser,
Lorsque la nappe aqueuse, au soir, sera calmée,
Le pouls dans votre aorte enfin normalisé
Le soleil et l’azur, vous les saurez aimer.
Notre route est tracée, vérifiée, bien axée
Par de savants calculs un brin alambiqués.
J’ai pu m’améliorer. Vous serez relaxée
Par ce lent affinage technique et compliqué.
Arrivés au Brésil nous irons rencontrer
Les peuplades awa. Leur ahurissement
Sera grand sûrement. Traversons leur contrée
Dans notre canoé, et ramons doucement
Dedans mon équipage, je veux votre admission.
Ayant droit, mon amie, à tous ces beaux voyages,
Je vous donne accolade pour votre initiation
Mais il nous faut attendre car nous n’avons pas l’âge…
Cette caisse à savon que j’ai du agencer
Pour traverser la mare, me semble insubmersible !
Une aubaine d’akènes fraichement émincés
Devrait nous apporter un plaisir indicible.
Vous froncez les sourcils. Votre propos est aigre
Il faut que j’aseptise entre nous le climat …
Il s’agissait d’un jeu, n’en faites pas vinaigre !
Et aidez moi plutôt à accrocher le mât.